trop tard

aucun mystère n’embaume ta vie close
tout est annoncé 
sans bruit sans effet
forcé tu avances sur la route morose
où ne subsiste même pas 
l’ombre opaque de tes pas

dans un dernier souffle qui passe
baudruche automate tu marches
sur la voie imposée sans arches
qui te conduit vers une impasse

comment croire à la valeur de ton âme
quand tout clame 
que tu es de passage
tu crois sentir une émotion de partage
tu n’es que chimie programmée
illusion incontrôlée
tu crois renaître d’un passé glorieux
tu n’es qu’un fragment du souffle des cieux

sachant la fin écrite dès le commencement
quand viendra le moment immanquable
où poussière nue mot sans vocable
tu accompliras ce dernier saut insignifiant
ce non-événement des milliards de fois répété
extinction sans éclat éternel
d’une infime étincelle
ne sera plus un mystère pour ton âme hébétée
ni pour tes avatars